- 5 avril 2013-Crif
Certains rêvent encore, depuis plus de soixante ans, d’une paix israélo-palestinienne conquise sur le champ de bataille, avec roulements de tambours et sonneries des trompettes. En réalité ce temps n’est plus. Depuis des années, les traités de paix entre Israël et l’Egypte et la Jordanie ont été signés avec réalisme, alors que d’autres pays de la région comme le Liban ou la Syrie se croient toujours en guerre contre Israël. La rhétorique verbale d’aveuglement propre à cette région a trop fait de dégâts jusque-là. Seuls quelques propagandistes y compris en France, y croient encore. Reste que la rue arabe est attachée à « ne pas perdre la face ».
Une seule préoccupation anime aujourd’hui les peuples palestiniens et arabes, celle d’améliorer leurs conditions économiques, alors que dans la mondialisation, les pays émergeants accèdent progressivement à la prospérité. La solution économique au conflit israélo-palestinien s’impose alors de fait : A chaque amélioration de leur niveau de vie, les Palestiniens font un pas nouveau vers l’indépendance nationale et la paix. Il n’est pas nécessaire de le déclamer à la tribune des Nations Unies ou à la télévision, il suffit que le peuple palestinien voie son niveau de vie s’accroitre, et c’est le cas actuellement.
La dénonciation d’une pseudo « colonisation », terme d’un tiers-mondisme connoté et passéiste, ne relève plus que du domaine de l’incantation et de « l’agit-prop. ». La seule vérité quotidienne pour les palestiniens est qu’ils puissent participer au développement économique de leur territoire et à un accroissement du volume de leurs échanges commerciaux avec Israël et avec des partenaires régionaux et européens. C’est le sens de l’engagement des Etats Unis du président Obama et de l’Union européenne dont les apports financiers aux Palestiniens doivent prendre les formes d’investissements productifs, alors que la promesse pharamineuse d’un milliard de dollars faite recemment par les pays du Golfe n’est qu’un effet d’annonce.
Ceux des extrémistes du Hamas qui ont voulu s’enfermer dans le territoire belliqueux et non-viable de Gaza, comptant sur l’aide financière de l’Iran et de la Syrie, se tournent aujourd’hui vers Le Caire et Amman, et rêvent de se substituer aux palestiniens du Fatah qui profitent à présent de la prospérité de Cisjordanie.
Pour Israël, gagner la paix au Proche Orient, n’est plus, depuis longtemps, à la pointe du canon. Il s’agit maintenant d’irradier son dynamisme économique, ses succès technologiques, ses nouvelles ressources gazières off-shore, ses capacités de développement économique moderne, vers ses voisins régionaux, et en premier lieu vers ses partenaires palestiniens. A eux de saisir cette opportunité historique et d’entrer de plain-pied dans la prospérité moderne. C’est le véritable pari de la paix qui leur est lancé pour ces prochaines années.