Depuis le début de l’année 2020 , les opinions publiques de France, mais également dans la majorité des pays démocratiques ont été paniquées, tétanisées, plongées dans un phénomène commun d’angoisse collective, relevant de la paranoïa, jamais vu jusque-là.
De telles peurs collectives étaient jusque-là issues de situations de guerre, d’invasions militaires, de chutes de régimes protecteurs, mais n’ayant jamais pris la forme universelle d’une « peur pour la santé. » telle qu’elle apparue lors de la pandémie du Covid-19.
Après quelques hésitations, ce phénomène fut déclenché , puis entretenu par les autorités politiques de tous régimes, depuis des dictatures , y compris communistes ou théocratiques, jusqu’à des démocraties avancées, en une sorte d’unanimité contre nature : On pouvait alors en déduire que l’espèce humaine était à la veille de sa disparition annihilée par un « virus tueur. »
En guise d’analyse, Gérard FELLOUS propose
quelques pistes de réflexion, à la veille d’un lent « déconfinement »
- La première question qui se pose dans ce débat est : En quoi le Coronavirus, dans la version Covid-19 , est-il exceptionnel ?
**Les pandémies du XXe siècle sont bien plus dévastatrices :
Le XXe siècle avait subi des pandémies qui bien que moins dramatiques que celles du Moyen-âge furent dévastatrices. On peut citer :
*La Grippe espagnole qui a sévit entre septembre 1918 et avril 1919faisait 50 millions de morts, selon une évaluation des « Centres américains de prévention et de contrôle des maladies- CDC. »
Elle fut considérée dans l’histoire des pandémies, comme ayant été la plus mortelle sur une période aussi courte. Elle avait tué cinq fois plus que les combats de la première guerre mondiale.
Originaire de Hong-Kong, ce virus avait traversé l’Asie, pour atteindre fin 1968 les États-Unis. Après quelques mois, il déferlait à nouveau en 1969, cette fois sur l’Europe, pour toucher ensuite le reste du monde.
*La Grippe asiatique qui fit 1,1 million de morts (selon les CDC) en frappant par deux vagues. Apparu en février 1967 dans une province méridionale de la Chine, elle avait atteint, quelques mois plus tard, entre l’été 1968 et le printemps 1970, l’Amérique et l’Europe.
*La Grippe de Hong-Kong qui avait fait un million de morts (chiffre des CDC) avait fait le tour du monde entre l’été 1968 et le printemps 1970, avec la particularité de tuer un grand nombre d’enfants. Partie de Hong- Kong, le virus traversait l’Asie pour atteindre les États-Unis fin 1968. Après avoir disparu pendant quelques mois, il déferlait sur l’Europe fin 1969. Pour les épidémiologistes, la contamination s’était, pour la première fois dans l’histoire, propagée dans les transports aériens modernes.
*Le Sida-VIH : Depuis 1981, se poursuivant jusqu’à nos jours, il faisait 32 millions de morts, selon Onusida. Dans l’année 2018, dans le monde 770 000 personnes étaient mortes de maladies liées au VIH, dont le système immunitaire était vulnérable à des infections opportunistes. Depuis, des traitements antiviraux bloquent la maladie et annihilent les risques de contamination.
**Dans les années 2 000, des pandémies moins meurtrières :
Le XXIe s’était ouvert avec des pandémies bien moins dévastatrices que par le passé :
*Le SRAS- Syndrome respiratoire aigu sévère, apparaissait fin 2002 dans le Sud de la Chine, transmis de la chauve-souris à l’humain par l’intermédiaire de la civette, un mammifère sauvage vendu vivant sur des marchés chinois pour la consommation de sa viande. Ce SRAS s’avère très contagieux, et mortel lorsqu’il provoque des pneumonies aigues. Il se répandra dans une trentaine de pays avec un faible nombre de décès, les 90% des 774 morts se situant en Chine continentale et à Hong Kong, avec un taux de mortalité de 9,5% sur les contaminés, et cela jusqu’en 2003 date de sa disparition.
*La Grippe aviaire qui avait fait 400 morts dans les années 2003-2004, avait commencé par ravager les élevages intensifs de poulets à Hong Kong avant de se transmettre aux humains. L’Organisation mondiale de la santé- OMS avait alors « décrété « une urgence de santé publique de portée mondiale. » Le bilan de cette pandémie était resté très limité.
*La Grippe A- H1N1 avait provoqué la mort de 18 500 contaminés, selon l’OMS.
Elle était apparue fin mars 2009 au Mexique sous l’appellation de « grippe porcine », l’alerte pandémique n’étant lancée que le 11 juin suivant.
Ce virus s’avérait finalement bien moins meurtrier que prévu, en dépit du fait que le revue médicale The Lancet avait estimé le nombre de morts entre 151 700 et 575 400. C’était la première fois qu’apparaissait une polémique scientifique mondiale à propos d’une pandémie. Des campagnes mondiales massives de vaccination étaient organisées à la hâte.
Une polémique était née pour la première fois dans les pays occidentaux, particulièrement européens à propos d’une mobilisation des gouvernements et de l’OMS surdimensionnée,
alors que chaque année, dans ces pays, la « Grippe saisonnière » fait à elle seule, selon des évaluations de l’OMS, entre 250 000 et 500 000 morts.
*L’épidémie d’Ebola, apparue pour la première fois en 1976, fut circonscrite entre les années 2013 et 2016 à l’Afrique de l’Ouest. Le virus avait alors pris la forme d’une fièvre hémorragique en Guinée, Sierra Leone et Libéria. Bien que moins contagieux que d’autres maladies virales l’Ebola est redouté pour son taux de létalité exceptionnellement élevé, d’environ 50%.
Deux ans plus tard, en août 2018, il réapparaissait dans l’Est de la République démocratique du Congo, pour s’éteindre 52 jours plus tard, cette épidémie ayant officiellement été déclarée disparue le 13 avril 2020 par ce gouvernement, après avoir fait un total de 2 273 victimes.
- Le deuxième constat fut que la pandémie du Coronavirus , dans son ultime version du Covid-19 fut bien moins mortelle que les pandémie du XXe siècle, mais plus importante que celle des années 2000.
Au 19 mai 2020 , selon le nombre de décès officiellement annoncé par les autorités, et rapportés par l’OMS- qui n’a pas la capacité de vérification sur le terrain- l’EUROPE annonçait 167 402 décès pour 446 millions d’habitants avec le détail par pays suivant pour le nombre de décès : (Par ordre décroissant)
**Belgique : 79,7 décès pour 100 000 habitants
**Espagne : 59,4
**Italie : 53,2
**Royaume Uni : 53,2
** France : 43,8
**Suède : 36,8
**Pays-Bas : 33,3
**Islande : 32,1
**Luxembourg : 17,9
**Portugal : 12,1
** Allemagne : 9,7
**Danemark : 9,5
**Autriche : 7,1
**Roumanie : 5,8
**Finlande : 5,5
**Hongrie : 4,8
**Norvège : 4,4
**Pologne : 2,5
Mises à part les déclarations des Etats-Unis et du Canada , avec un total officiellement annoncé de 95 806 décès pour une population de : USA : 330,252 millions , soit 28,1 morts pour 100 000 habitants , et CANADA, de 38 millions d’habitants, soit 16,3, les déclarations faites par les autorités de Chine, Russie ou Iran ne sont pas fiables et vérifiables.
- A la lumière de ces données qui donnent la juste importance du Covid-19, l’ultime question consisterait à se demander pourquoi la plus grande part des Etats membres de l’ONU se sont saisis de cette « grippe-sans vaccin » comme d’une cause majeure planétaire.
Notre conviction est qu’il n’y a pas un « Avant » et un « après » Covid-19 , mais une accélération des modifications entamées depuis plus d’une décennie dans les échanges commerciaux et financiers multilatéraux qui, après l’ère agricole, puis industrielle sont entrés dans le XXIe siècle numérique, pour des échanges globaux, que nous évoquons dans le chapitre 8 du tome 5 de notre dernier ouvrage consacré au « Moyen-Orient en restructuration. »